vous souhaitez vous lancer dans un projet de rénovation de cuisine ? Suivez notre check-list des étapes cruciales à suivre.
Avant d‘entamer tout projet cuisine, la première démarche consiste à effectuer un état des lieux aussi précis et attentif que possible, et dont le métré n’est qu’une partie. ll convient en particulier d’examiner l’état de la pièce existante.
S’agit-il d’un bâtiment neuf ou ancien ?
Dans un bâtiment neuf
Les murs sont censés être plans et d’équerre, les surfaces en parfait état et prêtes à recevoir
des revêtements. Il n’y a donc pas de travaux de remise en état à prévoir.
Dans un bâtiment ancien
Il est nécessaire de vérifier l’aplomb et l’équerrage des murs par un métré plus précis
- Les matériaux et revêtements existants sont-ils en bon état ?
- Sont-ils suffisamment bien collés et mis en œuvre pour être maintenus en place et recouverts, ou faut-il envisager une dépose suivie d’une remise en état des surfaces ?
- Ne présentent-ils pas de signes d’humidité ?
- La plomberie et l’électricité existantes sont-elles conformes aux normes ?
La pièce est-elle déjà aménagée ?
S’il s’agit d’une cuisine
- Il faut prévoir la dépose et l’enlèvement de l’installation existante.
- Dans de nombreux cas, l’installateur prend en charge la dépose et l’enlèvement, moyennant un coût justifié par le temps passé et la dépose obligatoire (et payante) en déchetterie.
- Il est préférable de prendre en compte les arrivées et évacuations existantes pour concevoir l’implantation de la nouvelle cuisine.
Si la pièce est attribuée à une autre fonction
- La création de la plomberie s’effectue en fonction de l’installation existante de la maison ou de l’appartement.
- Les arrivées d’eau peuvent longer les murs, mais l’évacuation nécessite une pente d’au moins 2 cm par mètre (soit 2%) qui impose de la rapprocher de la chute d’eau existante.
Quel accès ?
La question de l’accès n’est jamais négligeable lorsqu’on entreprend des travaux, car un accès difficile complique le chantier, en rallonge la durée et peut logiquement occasionner un surcoût de main-d’œuvre. On pense aux appartements situés dans les plus hauts étages, sans ascenseur, ou dont l’ascenseur est trop petit (il arrive aussi que la copropriété en interdise l’accès aux entreprise, mais aussi aux maisons nichées au fond d’une ruelle et inaccessibles en voiture ou aux citadines en bordure de rue passante. Dans le cas particulier d’un aménagement de comble, on s’assure que l’escalier d’accès autorise le passage de meubles ou d’équipements volumineux avant de choisir un réfrigérateur américain à deux portes ou un piano de cuisson professionnel…
La facilité de stationnement a également son importance pour l’entreprise qui en tiendra compte pour faire son devis. Rien à voir, en effet, entre le cœur de Paris avec ses {énormes} difficultés de stationnement, ses PV presque assurés ou son stationnement payant mais à 200 m du chantier, et la place de parking devant le portail de la maison. voire le stationnement dans le jardin, au pied du bâtiment.
Effectuer le relevé de la pièce
Pas de plan sans prise de dimensions, d’autant plus importante que \es agent, de cuisine sont conçus sur mesure pour s’adapter au plus près à la pièce. N’acceptez jamais un plan qui serait fait sans relevé préalable.
Dans tous les cas. on mesure :
La longueur et la largeur
Les murs ne sont pas toujours droits. Ba conseille donc de prendre la mesure en deux ou trois endroits différents et de ne retenir que la plus petite (schèma 1).
Les murs ne sont pas toujours perpendiculaires, surtout dans le cas de maisons anciennes. On recommande donc de procéder à la mesure des diagonales de la pièce (schéma 2).
La hauteur sous plafond
Si la pièce se situe dans les combles. il convient de mesurer la hauteur du début de la soupente et, à l’aide d’un fil à plomb. de déterminer sa profondeur (schèma 3).
Les portes
On les dénombre, on mesure leur largeur et on indique leur sens d’ouverture (charnières à droite ou à gauche).
Les fenêtres
On les dénombre, on mesure leur largeur, leur système d’ouverture (battante, coulissante…), leur hauteur d‘allége, o’est-à-dire la hauteur comprise entre le sol et leur partie la plus basse.
Une fois le plan tracé :
On y situe, s’ils existent :
- l’évacuation
- l’arrivée d’eau
- le(s) radiateur(s)
- les prises de courant
- le(s) point(s) d’éclairage
- la ventilation
On relève le diamètre et la nature des tuyauteries existantes, sachant que :
- le diamètre d’évacuation minimal est de 40 mm pour un évier et un lave-vaisselle.
- le diamètre des alimentations cuivre nécessaires est de 12/14 ou 14/16 pour un évier et un lave-vaisselle (16 en PER).
Etablir un programme
Après la réalisation de l’état des lieux et du relevé de la pièce, Vient l’étape du programme grâce auquel vous allez définir plus précisément vos besoins et envies.
Un peu de réflexion
La réalisation du programme mérite un minimum de réflexion car. même réalisée à l’économie, une cuisine nécessite un budget relativement important et une approche technique incontournable. Sa durée de vie est toujours longue (au moins une dizaine d’années). mieux vaut ne pas se tromper. Ne vous laissez pas influencer par des phénomènes de mode qui passeront vite et refusez les solutions inadaptées à votre mode de vie. Analysez votre fonctionnement actuel et listez-en les avantages et inconvénients. C’est à l’agencement de s’adapter à vos besoins, et non l’inverse!
Se poser les bonnes questions
Pour qui ?
- C’est le moment de prendre en compte la composition de la famille, qui varie peut-être entre la semaine et le week-end, ou une semaine sur deux. Quand la famille est recomposée. il n’est pas rare de passer de deux ou trois personnes à sept ou huit quand tous les enfants sont réunis. Selon l’efficace théorie de «qui peut le plus, peut le moins », mieux vaut prévoir d’emblée pour le plus grand nombre.
- La cuisine est-elle le lieu de rassemblement de la famille ? Voulez-vous qu’elle le devienne ?
- Quelles sont vos habitudes alimentaires? Plutôt «fast-food» ou «slow food» et repas conviviaux ?
- Y a-t-il un chef (cuisinier!) à la maison? Les réponses à ces questions doivent vous permettre de faire des choix d’équipements plus ou moins sophistiqués, mais aussi de vous décider entre un plan bar ou une grande table, une cuisine ouverte ou fermée… Il n’y a pas de solution idéale, chacune d’elles recèle sa part d’avantages et son lot d’inconvénients. À vous de définir ceux auxquels vous êtes le plus sensible !
Quelle implantation ?
Elle est dictée par la configuration des lieux et détermine en partie la fonctionnalité de la pièce. Sachez que l’on parcourt en moyenne 170 à 180 mètres par jour dans une cuisine, et qu’on y change jusqu’à 100 fois de zone d’activité. C’est dans une cuisine en U que les déplacements sont les plus courts. Ils sont près de 25 % plus longs dans une cuisine en L, et 40 % plus longs dans une cuisine linéaire.
- Petite et compacte, elle est en général subie par manque de place. Elle est astucieuse par définition, reine du gain de place et de la fonctionnalité : on pense multifonction pour la vaisselle et le petit électroménager et modularité pour les meubles, on exploite les surfaces murales pour y accrocher tout ce qui ne traînera pas sur les plans de travail forcément petits.
- Linéaire, elle se loge le long d’un seul mur. dans une pièce plutôt étroite, mais compose aussi une solution intéressante pour une cuisine ouverte, facilement dissimulée par des panneaux coulissants. Attention, deux linéaires en parallèle nécessitent un espacement d’au moins 1.20 m pour être fonctionnels. Ils nécessitent donc une pièce large d’au moins 2,40/2,50 m.
- En angle, c’est l’une des plus fonctionnelles. car elle est facilement ergonomique. Elle laisse en outre un espace disponible pour un coin repas.
- En U, elle est spacieuse et fonctionnelle car elle favorise l’efficacité du triangle d’activité. Les déplacements y sont toujours plus courts que dans les autres implantations.
- Autour d’un îlot central, elle est forcément gourmande en surface puisque l’îlot doit être encadré par un passage qui ne peut être inférieur à 70 cm et dont la largeur dépend de la nature des meubles situés de part et d’autre. Si des meubles de rangement doivent se faire face. on prévoit 1.20 m de largeur de passage et on privilégie les tiroirs ou les portes de petite largeur. Le plus souvent consacré aux rangements. l’îlot peut aussi accueillir le lavage ou la cuisson et doit alors disposer de raccordements appropriés. en général intégrés dans le sol. il constitue une bonne solution pour traiter l’ouverture d’une cuisine sur une pièce à vivre.
- Ouverte, la cuisine est conviviale mais exige un peu de discipline pour rester présentable. 0n l’équipe de nombreux rangements et on prévoit éventuellement un plan bar dont la hauteur permet de dissimuler un peu le désordre. On porte une attention particulière au niveau sonore des appareils ménagers qui doivent pouvoir fonctionner sans être dérangeants.
Quels équipements ?
- Certains sont indispensables, comme l’évier. le four, la plaque de cuisson et le réfrigérateur. D’autres sont plus secondaires même s’ils apportent un réel confort quotidien: le four micro onde, le lave-vaisselle, le congélateur, la hotte.
- Tous sont disponibles dans de nombreuses marques, plus ou moins sophistiqués, se déclinant dans toutes sortes de formats, de coloris et de design. Le budget nécessaire à leur acquisition est donc extrêmement variable.
- À vous d’établir vos priorités, si c’est nécessaire: dimensions? fonctionnalité? sophistication ? design ? C’est le moment de vous demander si vous avez besoin de 10 programmes au lave-vaisselle, alors que vous avez l’habitude de n’en solliciter que deux ou si la programmation du four est vraiment utile alors que vous ne l’avez jamais utilisée auparavant.
Les 4 règles d’un agencement réussi
Une cuisine est avant tout une pièce fonctionnelle dont l’aménagement doit respecter quelques règles pour en faciliter l’usage. On en compte 4 principales.
Règle n°1
Le triangle d’activité (schéma 1)
Quel que soit le type d’implantation de la cuisine, il doit satisfaire une bonne répartition entre les trois zones de fonction: lavage, froid et cuisson. Pour garantir une bonne fonctionnalité et réduire les déplacements, elles doivent autant que possible être à égale distance et former un triangle dont les côtés ne doivent pas excéder 2,75 m.
- La zone de cuisson
Elle regroupe la cuisinière ou la plaque de cuisson, un plan de travail d’un côté ou de l’autre, large d’au moins 40 cm, et de part et d’autre si la place l’autorise, un four, un four micro-onde et une hotte. idéalement, la plaque de cuisson doit être placée entre la zone «froid» et la zone «lavage», jamais contre un mur à droite ou à gauche, au moins à 60 cm de l’évier et 40 à 60 cm du réfrigérateur. - La zone de lavage
Elle comprend l’évier et le lave-vaisselle, plus rarement le lave-linge, et se situe autant que possible à proximité de la chute d’évacuation des eaux usées. Placé sous la fenêtre, l’évier doit être équipé d’une robinetterie rabattable pour ne pas en contrarier l’ouverture (à moins que celle-ci soit coulissante). On prévoit toujours (quand c’est possible…) un peu de place de part et d’autre pour la vaisselle sale ou propre. Toujours à proximité de l’évier, l’ouverture du lave-vaisselle ne doit pas en contrarier l’accès. - La zone de froid
Elle concerne le réfrigérateur, désormais combiné quasi systématiquement à un congélateur. On l’éloigne d’au moins 40 à 60 cm du four. on ne le colle pas au mur pour ménager un espace d’au moins 5 cm, destiné à faciliter son ouverture et à empêcher son moteur de chauffer. Enfin, on évite de le placer en angle avec un meuble de rangement ou pire avec un autre appareil ménager. Sa porte étant réversible, on choisit son sens d’ouverture de façon à ce qu’elle s’ouvre vers la cuisine.
Règle n° 2
Le circuit du propre et du sale (schèma 2)
Propre ou sale, la vaisselle doit avoir un trajet logique. Sale, après le repas, elle est déposée sur une desserte (plan de travail), passe éventuellement par la poubelle pour y être vidée, par l’évier pour être rincée, puis est placée dans le lave-vaisselle. Poubelle. évier et lave-vaisselle doivent donc être proches les uns des autres Propre, la vaisselle est sortie du lave-vaisselle pour être rangée. On prévoit donc des placards de rangement à proximité.
Règle n°3
Les dimensions à respecter (schèma 3,4,5)
La majorité des appareils ménagers s’inscrivent dans un carré de 60 cm de côté. C‘est donc la profondeur minimale du plan de travail, même si les fabricants proposent de plus en plus des plans plus confortables disposant de 65 cm de profondeur. Concernant la facilité de passage, on considère que 70 cm sent un minimum devant les meubles, tandis que 90 cm sont nécessaires pour permettre d’accéder à un four bas au pour contourner un meuble ouvert.
Les hauteurs (schèma 6, 7)
- Le plan de travail se situe en moyenne entre 85 et 95 cm. La hauteur peut être déterminée en fonction de la taille des principaux utilisateurs, mais attention, en cas de revente. il est fort possible que les nouveaux acquéreurs ne fassent pas la même taille.
- Un plan bar doit se trouver au niveau du coude, soit entre 110 et 120 cm de hauteur.
- Les rangements les plus pratiques, donc les plus utilisés au quotidien, sent ceux situés entre 66 cm et 150 cm de hauteur. En deçà. il faut se baisser. Au-delà, il faut se hisser. En moyenne. la dernière étagère accessible ne doit pas se situer à plus de 2,10/2,20 m.
- La hotte doit se trouver à au moins 60 cm de la plaque de cuisson, entre autres pour éviter de s’y cogner en cuisinant.
Règle n°4
L’éclairage (schèma 8)
ll est essentiel dans la cuisine car la lumière naturelle est rarement suffisante, même quand l‘agencement est créé dans une véranda. Les plans de travail se trouvent, en effet, toujours dans une zone d‘ombre. L’éclairage artificiel doit donc cumuler deux fonctions : éclairage d’ambiance marient des lumières directes (suspensions ou spots plafond) et indirectes (sources dissimulées au-dessus des meubles hauts par exemple), et éclairage fonctionnel des plans de travail, en général mis en place sous les meubles hauts.
Photo de couverture : renovationman